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Alien de Ridley Scott
avec Sigourney Weaver, John Hurt, Ian Holm, Yaphet Kotto



Note: ♥♥♥♥



« Dans l'espace, personne ne vous entendra crier! » Derrière cette accroche publicitaire, il faut reconnaître que ce 1er Alien est une vraie réussite. Je n'avais pas revu cet Alien depuis plusieurs années et j'en avais gardé un souvenir plutôt sympathique et le revoir maintenant je me suis rendu compte que le film est maitrisé techniquement, visuellement et scénaristiquement. L'histoire est très simple: une équipe minière, voyageant sur le Nostromo, travaillant pour la Weyland Compagny reçoit un message de détresse émanant d'une planète inconnue au nom étrange LV 426, le vaisseau se pose sur la planète mystérieuse et les ennuis peuvent commencer.
Ce scénario est simple, sans détour, sans sous-intrigue et va directement à l'essentiel. Ce qui m'a le plus frappé avec ce film c'est sa réalisation: clairement j'y ai vu une référence à 2001 l'Odyssée de l'espace, pourquoi ? De part la froideur du vaisseau, la mise en scène très calme et quelque peu clinique, certaines situations (l'équipe qui remonte à bord du Nostromo, l'ordinateur central, une musique classique jouée...) mais cet aspect froid est par moment entrecoupé de moment où la caméra adopte un point de vue subjectif, a des élans épiques. La caméra cherche à créer une ambiance particulière: est ce un pur film de science fiction façon 2001 ? Est ce un space opéra façon Star Wars ? Est ce un film d'horreur dans l'espace ? Le spectateur ne sait pas sur quel pied il doit danser, il remarque une parfaite maitrise technique, un visuel impressionnant (et qui d'ailleurs l'ait toujours), des personnages tout aussi différents que inquiétants (on ne sait pas grand chose d'eux) et aux motivations plus que douteuses; et il doit faire avec ce qu'on lui propose.
Le réalisateur de Blade Runner réussit à créer une tension englobée de mystère (qu'est ce donc cette planète ? Quelles sont ces choses étranges qui ressemblent à des oeufs ? Quel est donc cet extraterrestre momifié ?).
Mais si dans de nombreuses séries b le voile est levé, dans Alien, les questions restent sans réponses. Alien ne cherche jamais à caresser le spectateur dans le sens du poil. D'ailleurs cela peut se voir dans la géographie des lieux: le film est constamment claustrophobe, même quand l'équipage se pose sur LV426 l'oppression est permanente et il n y a jamais d'instant rassurant ou relaxant. La tension est permanente.
Visuellement Alien est magnifique la planète LV426 propose des visions gigantesques et terrifiantes, le Nostromo est tout aussi inquiétant que la planète et c'est ainsi que Ridley Scott va jouer avec ces visions pour donner à ce film de science fiction une vraie dimension horrifique.
Commençant par une vision très froide du film (avec une lumière par moment très claire) pour glisser vers une vision sombre et glauque (obscurité de plus en plus présente avec par moment des lumière agressive qui perturbe le spectateur). Ensuite Ridley Scott s'intéresse aux personnages, il les fait évoluer dans un environnement cloisonné pour ensuite les rendre dingues. Mais pour intensifier celte folie, il va introduire ce que nous attendions tous depuis le début: le monstre.
"it's alive! It's alive!" comme dirait le docteur Frankenstein, l'alien est certainement la créature la plus effrayante jamais créé. Sorti tout droit de l'imagination torturée et barrée de H.R. Giger (qui a aussi créé le visuel de la planète LV426). L'alien est à la fois élégant, dangereux et terrifiant sans être non plus trop présent à l'écran (comme un certain Bruce). Ses métamorphoses sont l'une des particularité les plus intéressantes: d'abord le monstre est montré dans un cocon, ensuite il est présenté comme une sorte de parasite avec des pattes (le facehugger) pour devenir un petit monstre édenté qui va très vite muté. D'ailleurs la scène de perforation thoracique est un des passages de bravoure les plus cultes du film.
Après cet épisode terrifiant, le film devient un vrai slasher avec le tueur qui massacre méthodiquement un par un les membres de l'équipage jusqu'au combat final entre "la vierge" et "le parfait tueur". Ces instants se révèlent être tout aussi glauque que terrifiant (Ripley chantonnant ma bonne étoile est un moment de pur malaise).
En parlant des personnages, soulignons l'incroyable jeu des acteurs, qui retranscrivent le côté fou et parano de leur rôle. Sigourney Weaver se démarque du reste du casting pour donner à Ellen Ripley une dimension de femme combattante (chose que reprendra James Cameron dans Aliens) qui a des chances de survivre.
Si je veux chipoter sur le film, je dirai que la version cinéma du film ne s'intéresse pas assez aux relations entre les membres du Nostromo et que cela s'en ressent, et nous sommes plus angoissé que vraiment terrifié. Mais Alien est un sacré film qui n'a pas pris une ride.  Sinon cela vous dit de voir les origines du mal ? Alors rendez vous avec Prometheus.



Alexis du Cine@lex

Critic Knights 

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