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DISTRICT 9 de Neil Blomkamp



Note : Culte



Cela faisait un bail que je ne l'avais pas revu. Et j'ai été plongé dans une grande joie ce soir.
District 9 est avant tout un 1er film avant d'être LE film de science fiction qui nous a retourné la tête lors de sa sortie. Ce film est sorti tout droit du cerveau de Neil Blomkamp, spécialiste des effets spéciaux numériques, avec tout d'abord un court métrage intitulé Alive in Johannesburg qui posait les bases de l'univers de son 1er film. Avec un budget dérisoire, Neil Blomkamp réussit à attirer l'attention de Peter Jackson, qui lui offrit l'opportunité de faire ses preuves en tant que réalisateur en dirigeant l'adaptation de HALO; mais le projet avorta pour d'obscures raisons, alors que le teaser réalisé par Neil himself respectait l'univers graphique du jeu tout en prouvant un talent de mise en scène.
Cette expérience ayant avorté, Peter Jackson proposa à son protégé de développer son court métrage et d'en faire un long métrage: et ce que fit Neil.
District 9 raconte l'histoire de Johannesburg et de notre monde, en fait, et de notre façon d'accepter un inconnu s'installer chez nous mais tout cela à travers les yeux d'un fonctionnaire de bureau crétin, prétentieux et raciste, Wikus Van de Merve (Sharlto Copley) qui lors d'une mission d'expulsion contre les "crevettes" (les extraterrestres) se retrouve en contact avec un fluide le transformant peu à peu en alien.
A travers un scénario qui semblerait normal, de nos jours, Neil Blomkamp va démontrer tout son savoir. Ayant dès le départ un budget plutôt faible pour un film aux ambitions visuelles grandes, Neil Blomkamp, Peter Jackson et toute l'équipe se retrouvent face à un défi assez conséquent: comment rendre crédible de telles ambitions avec un budget de 30 millions de dollars ? Tout simplement en prouvant qu'il est possible de réaliser n'importe quel film dans n'importe quel genre.  Le résultat est une claque dans la gueule.
Tout d'abord la réalisation. Généralement pour un film de genre, le réalisateur a toujours des problèmes de mise en scène à cause de son budget; mais chez Neil, ce problème ne se pose pas. Car il aborde son film de différentes manières: à la fois faux reportage qui tourne au désastre, film d'action, de science fiction et critique sociale sur l'Afrique du sud, sur les traumatisme de l'Apartheid mais surtout vrai film humaniste. Commençant comme un reportage, avec interviews en prime des différents protagonistes du film, District 9 se dévoile (à travers son visuelle, son scénario, son univers et ses personnages) offrant en un minimum de temps une totale crédibilité à son sujet. Grâce à ce moyen "facile", le spectateur entre rapidement dans le film, mais se fait quand même berner puisque ce faux reportage vrille en un vrai film de genre (sans toutefois oublié le faux reportage). Et en tant que film de genre, il s'impose comme une véritable oeuvre sincère. La mise en scène fait très "pris sur le vif" mais se montre fluide, même dans les combats et convient parfaitement à son histoire.
Parlons en de l'histoire justement. Quand elle démarre réellement, D9 devient une oeuvre à la fois rêve réalisé, mais aussi touchante et viscérale.
Touchante, car cet imbécile de (anti)héros perd tout ce qui faisait de lui l'homme aimé, apprécié par ses proches et balayé quand il devient au fur et à mesure qu'il se transforme; les langues se délient, mentent sans aucun état d'âme. Cet homme, pendant tout le film, va chercher à redevenir ce qu'il était même si beaucoup cherche à lui mettre des bâtons dans les roues. Ceci dit en revoyant le film, nous pouvons constater qu'il y'a un autre héros en la personne de CHristopher, cet alien, qui cherche à repartir de cette planète de fous pour des raisons non dévoilées (que va t'il se passer dans la suite, si elle se fait?). Ces deux héros se montrent à la fois attachants, ambigus dans leurs intentions, mais prêts à se battre côte à côte pour se sortir de situations critiques.
Autour de ces personnages, gravitent d'autres personnages bons ou mauvais mais nécessaires pour que leur développement émotionnel et psychologique. 
Viscéral, D9 l'est,  comme un film de Cronenberg, on pense à son film La mouche. Tout au long de ces 2 films, les héros sont conscients de leur changement mais refusent de perdre leur humanité. Dans D9, Wikus comprend qu'il était du mauvais côté quand il se rend compte des atrocités que commettent ses propres employeurs, lorsque celui ci se retrouve à être traité comme du simple bétail pour des expériences sordides. D'ailleurs ce passage dans le laboratoire est un grand moment de tension, où Wikus passe du statut de victime à celui de héros. Enfin d'un point de vue violence, le film n'est pas du tout aseptisé, au contraire Neil Blomkamp ne se refuse pas de montrer un corps qui se transforme (le côté Cronenberg de Wikus) avec un changement d'apparence qui se fait petit à petit, et surtout des corps qui explosent dans des gerbes de sang (à la fois impressionnantes et jubilatoires).
D'un point de vue visuel, le film est une vraie claque, réussissant à rendre réaliste ce qui ne l'est pas (un vaisseau stagnant au dessus de Johannesburg, des aliens) grâce au travail de la génial équipe Weta.
Mais il faut avouer que D9 est bien plus que tout cela, il est avant tout la 1ère adaptation, officieuse certes, de HALO. C'est vrai que cela peut prêter à sourire mais il s'agit de la vérité. Tout d'abord l'apparence des "crevettes" rappelle celle des Elites, un corps grand, élancé, capable de prouesses physiques supérieures à celles d'un humain. Ensuite à certains moments an le film, le réalisateur s'autorise des plans quasi FPS. Mais surtout le film est une véritable adaptation de HALO, quand toute les frustrations qu'ont  connu Peter Jackson et Neil Blomkamp se déchaînent pour un dernier acte jubilatoire et jouissif, où un mécha se bat contre des mercenaires dans le D9, dans une ambiance de pur jeu vidéo. Certainement le meilleur moment du film.
Et le plus drôle dans tout ça c'est que il ne s'agit pas d'une adaptation de jeu vidéo, il s'agit tout simplement d'un film de science fiction.
Avec District 9, Neil Blomkamp réussit le cou d'éclat et offre aux spectateurs un grand moment de science fiction et de cinéma, en attendant son prochain film avec impatiente, en compagnie de Sharlet Cooper et pourquoi pas avec l'aide de Peter Jackson.
Bref District 9 est un film à voir et à avoir, et si vous ne l'avez toujours pas fait corriger très vite cette erreur.



Alexis du CIne@lex

Critic Knights 

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