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Oblivion de Joseph Kosinski
avec Tom Cruise, Olga Kuriyenko, Morgan Freeman, Melissa Leo



Note: ♥♥♥



Je dois avouer que je n'arrivais pas à trouver les mots pour parler de ce film. Alors que j'y suis arrivé grâce à la vidéo. Mais que dire sur ce film ?
Pour tout dire, le premier film de Joseph Kosinski, Tron Legacy, n'était pas vraiment un mauvais film, il était même très bien réalisé, des effets spéciaux plus que réussis malgré un jeu d'acteur cabotin et un scénario inégal. Cette fois ci, Joseph Kosinski ne pouvait pas se planter avec son Oblivion; en effet il est le géniteur du film puisque, au départ, Oblivion est un roman graphique qui suit les aventures de Jack Harper, un technicien, dernier habitants sur Terre et qui protège et entretient des plates formes de pompages d'eau de mer contre des extraterrestres belliqueux: les chacals. Mais Jack est hanté par le souvenir d'une femme et quand cette dernière apparait en chair et en os, il va se mettre à douter de la justesse de sa mission.
La première chose que l'on peut voir directement dans Oblivion c'est le visuel: la Terre dévastée n'a jamais paru aussi réelle que dans ce film, les grattes ciel enfouis sous des tonnes de sable noir. Un univers terne, stérile et primitif en contraste avec la sur technologie, la propreté de l'habitat de Jack Harper et de Sally sa partenaire. Le contraste fonctionne très bien et donne lieu à de courtes séquences intéressantes comme celle où Jack Harper parle d'un match de football américain ou quand il arrose une plante. Le film est volontairement coupé en deux: d'abord faire découvrir le monde dans lequel évolue le héros et ensuite lui faire vivre l'aventure de sa vie.
Oblivion est très influencé par le style manga notamment par les travaux de Mamoru Oshii et Miyazaki, sans aller dans les visions extrêmes de l'homme de ces deux réalisateurs mais en empruntant à chacun d'eux ce qui fait leur force et les montrer sous un autre angle. La dangerosité de la sur-technologie pour l'homme, et la nature symbole de la paix retrouvée.
Mis à part ces deux thèmes intéressants qui s'affrontent, le scénario tourne un peu en rond durant le 2ème acte après l'arrivée de l'inconnue, et cela devient long et quelque peu ennuyeux. De plus dans cette partie, l'interprétation se montre particulièrement inégale et les acteurs/actrices n'étoffent pas assez leur personnage et par moment leur émotion s'en retrouve quelque peu bousculée, leur réaction parfois mal jouée. Ce qui est dommage étant donné que certaines scènes de tension sont plutôt pas mal.
Au niveau interprétation, Tom Cruise s'en sort bien, alors que Melissa Leo est l"erreur du casting, elle ne retranscrit pas assez l'ambiguité de son personnage tout comme Olga Kurivenko. Par contre celui qui s'en sort le mieux c'est le grand Morgan Freeman qui interprète un chef à la dégaine de "badass assumé" et écrase sans problème le reste du casting.
Au niveau visuel, comme je l'ai dit c'est très beau, le côté science-fiction ne part pas dans un gros délire et reste réaliste, voir cohérent. La direction artistique a fait un bel effort et offre de beau moment, servi par une réalisation sobre et efficace. La mise en scène reste rythmée malgré quelque passage à vide, mais les scènes d'action qui ponctuent le film sont sacrément prenantes.
Pour ce qui est des influences cinématographiques, on peut noter une énorme influence du court-métrage La jetée avec l'idée des souvenirs obsédants le héros. 2001 l"odyssée de l'espace est aussi une autre influence surtout lors de la confrontation finale avec le chef extraterrestre ennemi.
Oblivion est un film sympa, qui tourne en rond par moment, avec des interprètes inégaux dans leur jeu, mais il n'en reste pas moins que Joseph Kosinski prend de la maturité, relève des défis techniques… il lui manque plus qu'à être un bon directeur d'acteur. Oblivion reste à voir ne serait ce parce qu'il n'est pas en 3D et que voir un scientologue envoyer balader des extraterrestres, c'est fun.



Alexis du Cine@lex

Critic Knights 

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