CRITIC KNIGHTS


The Dark Knight Rises de Christopher Nolan
avec Christian Bale, Michael Caine, Gary Oldman,Anne Hathaway, Tom Hardy, Marion Cotillard, Joseph Gordon-Levitt, Morgan Freeman et Cillian Murphy
Note: ♥♥♥♥
Les mots étaient très difficiles à trouver, que dire ? Tout se mélangeait dans ma tête, je ne savais pas par où commencer. Est ce bon ? Est ce très bon ? Est ce excellent ? En fait The Dark Knight Rises ne peut être vu une seule fois, il faut faire retomber l'adrénaline, la pression, l'excitation et après avoir digéré la première vision se replonger dans le film.
Quand j'ai commencé à voir les films de Batman par Christopher Nolan, je me disais "c'est bien mais ça ne vaudra jamais les Batman de Tim Burton" Quelle erreur!
Les films de Nolan sont sombres, réalistes mais respectueux de l'image que renvoie Batman. Mais avec cet épisode est ce que Nolan a livré le film parfait ?
Oui!
8 ans après les évènements de The Dark Knight, Batman est un renégat alors que Dent est un héros, Gotham vit en paix, mais un homme dangereux arrive, prêt à libérer le chaos dans la ville, son nom est Bane.
Le synopsis de ce Batman est très simple mais de nouveau il s'agira plus d'une histoire humaine que d'une histoire de super-héros car tout est à échelle humaine au final, les confrontations sont avant tout psychologique, la peur revient (alors qu'elle avait disparu dans TDK).
Le scénario de The Dark Knight Rises est intelligent: il fait non seulement appel à l'iconisation d'un personnage mais n'oublie pas d'entretenir des liens avec les opus précédent réalisés par Nolan.
En effet Nolan fait toujours référence aux évènements du passé (via photos, flash back) et les intègre de la manière la plus cohérent possible et qui donne une résonance particulière quand on visionne de nouveau les opus précédents.
D'un point de vue mise en scène, Christopher Nolan a fait des progrès ahurissants dans la façon de raconter une telle histoire avec un personnage aussi influent dans la culture populaire. On lui reprochait de ne pas savoir filmer une scène d'action, or dans TDKR nous pouvons voir que si, mais cette fois ci il s'agit plus de psychologie des combats: la 1ère confrontation entre Bane et Batman est non seulement brutale mais aussi tendue et importante sur la relation entre le fort et le faible. Le film par ailleurs ne démarre pas de manière lente et finissant par exploser, elle commence de manière explosive et cherche à faire monter la pression.
A chaque apparition de l'homme chauve souris c'est une iconisation qui se déconstruit pour ne laisser place à un ultime sacrifice (bien vu par Noaln) car le vrai héros n'est autre que Gotham qui doit compter que sur son bras droit (la police autrefois corrompue) pour se sauver (le combat entre les hommes de Bane et la police est intéressante car les 2 forces ne sont pas menées par leur chef, elles sont rejoints par eux).
Tout au long du film, Batman et Bruce Wayne se déconstruisent (comme dirait Yoda "tu dois désapprendre tout ce que tu as appris") Bruce Wayne se montre comme faible, trop sûr, imprudent, il s'enferme dans les blessures du passé, il s'éloigne de ceux qu'il aimait (la discussion entre Bruce et Alfred touchante), Bruce Wayne n'a pas plus d'envie de justice, ce qui s'en ressent quand Batman se révèle, il est seul (Gordon étant hs, les flics ne souhaitant que lui faire la peau), souvent mal mené (il ne vainc pas Bane). Pourtant Bruce et Batman trouvent le réconfort dans "l'amour", chose qui leur était inconnu ou plutôt inaccessible.
Batman et Bruce Wayne ne sont plus des héros mais des héros tragiques. Mais ils ne peuvent abandonner, pas encore, et il faudra réapprendre tout le savoir acquis et ainsi redevenir ce qu'ils étaient au début et se relever (to rise).
Les autres personnages ne sont pas de simples pions pour Bruce et Batman, ainsi Gordon révèle un vrai attachement pour Batman (comme coéquipier, ami ou frère ?). Selina Kyle est un électron libre mais pris au piège, cherchant à recouvrer ce pourquoi elle se bat, elle se découvre une conscience de justicière, désavouant au départ Batman, elle finit par comprendre qu'il ne faut rien attendre en retour car c'est le comportement d'un vrai homme (femme) de bien.
John Blake est un féru de justice, admirateur de Batman, il évolue de manière à comprendre le rôle de justicier et à enfiler le rôle de justicier (il troque son uniforme d'officier pour un costume plus classe et prendra en compte les conseils de Batman).
Bane est un méchant au charisme étonnant, il est à la fois un animal, un homme intelligent et un humain (il verse une petite larme à un moment). Bane est bien plus qu'un méchant c'est un humain pétri de conviction mais agissant pour sa cause, quitte à éliminer ceux qui ne suivent pas ses plans.
Alfred et Lucius Fox sont comme des pères de substitution, et le peu de présence de Alfred dans le film créé un vide émotionnel, un déséquilibre pour Bruce Wayne car il est le seul à pouvoir s'opposer à son maître et à le ramener à la raison, Lucius Fox compense en offrant gadgets à Bruce Wayne.
Miranda Tate, elle est une échappatoire possible mais si mystérieuse arrivant trop tard pour Wayne.
Crane nest plus un épouvantail, il est condamné à faire peur en donnant la mort aux punis.
Le casting de ce film est impeccable, Christian Bale restera le meilleur Batman pour un bon bout de temps, Michael Cane, Morgan Freeman et les autres habitués de l'univers de Nolan offrent une prestation sulfureuse, tragique, émouvante, énervé et épique.
Quant aux nouveaux, Joseph Gordon Levitt, Anne Hathaway remportent la mise et assurent le spectacle. Marion Cotillard joue son rôle très bien: mystérieuse, belle mais insaisissable et déroutante, dommage que son dernier plan dans sa dernière scène soit loupé.
Tom Hardy EST Bane, son interprétation est animale, tétanisante, impressionnante, rendant justice à un personnage dénigré à l'écran dans Batman et Robin.
Bien que durant 2h30, le film semble trop court et est haletant, nous sommes suspendus au moindre rebondissement.
Un dernier mot sur la musique: EPIQUE. La B.O. de ce film est riche et regorge de morceaux d'anthologie comme le thème de Bane. Cette B.O. peut rivaliser sans problème avec la musique de Danny Elfman.
Quant au final, il est dit beaucoup avec peu de dialogues: Batman ne meurt jamais, et comme le phénix, il renaît de ses cendres pour une nouvelle aventure (les plans de Nolan évoquent Batman Begins et la naissance de Batman).
Je terminerai en remerciant Nolan et toute son équipe pour le travail accompli et faire mieux que ce film, imparfait certes (violence édulcorée, ellipses temporelles et narratives et Marion Cotillard) à la première vision mais effaçables à la seconde vision, ne sera pas chose facile.
Merci beaucoup Christopher Nolan.
Alexis du Cine@lex